Un apéro avec Sarah Biasini : « Je n’aime pas le mot “deuil”, un fourre-tout, ça ne veut rien dire » (2024)

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Chaque semaine, «L’Epoque» paie son coup. L’actrice, fille de Romy Schneider, publie un livre dans lequel elle évoque la manière d’être mère quand on a été privée de la sienne à l’âge de 4ans.

ParRaphaëlle Leyris

Publié le 30 janvier 2021 à 00h22, modifié le 09 mai 2022 à 14h26

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Un apéro avec Sarah Biasini: «Je n’aime pas le mot “deuil”, un fourre-tout, ça ne veut rien dire» (1)

De toute façon, avec le couvre-feuà 18heures, cet échange était condamné à se tenir en visioconférence (et l’on a songé avec une pointe d’émotion au halo d’excitation qui entourait les «apéros Zoom» du premier confinement, il y a dix mois, il y a un siècle, il y a une éternité). En tout cas, si l’on voulait respecter la loi autant que le concept apéro sans s’alcooliser en milieu de journée. Ajoutez à ça que, depuis la veille, Sarah Biasini était cas contact, priée de s’autoconfiner dans sa chambre. Alors, nous voilà toutes deux, chacune sur son lit, vagues bruits de marmots en arrière-fond sonore, et verre à la main. Du côté de l’interviewée, dans le 9earrondissement de Paris, du prosecco. «Il ne restait que ça à la maison», dit-elle, mais, enfin, «ça fait toujours plaisir». En face, du cidre brut, parce que, après tout, à chacun ses petites perversions. Et zou, «à la vôtre», trinque aimablement la comédienne, désormais autrice d’un livre réussi, La Beauté du ciel (Stock, 144 pages, 19euros.)

De manière générale, Sarah Biasini, qu’on craignait un peu méfiante, se montre très aimable. Elle rit beaucoup, et, dans ces moments-là, quand sa mâchoire remonte, il faut encore plus prendre sur soi pour ne pas lâcher une exclamation pavlovienne à propos de sa fascinante ressemblance avec Romy Schneider, sa mère. Elle en a le haut du visage, particulièrement les yeux – le bas, carré, est sans conteste un legs de son père, le journaliste Daniel Biasini.

Deuxième enterrement

Ce doit être épuisant, à force, de s’entendre comparer en toutes circonstances. Dans son récit, elle raconte que cela l’a poursuivie y compris dans la salle où elle donnait naissance à sa fille, en février2018: «Oh! vous ressemblez à quelqu’un, vous…», n’a pas su se retenir une infirmière. «Ah non, hein! C’est son moment, là!», a intimé une sage-femme, s’attirant la reconnaissance éternelle de la parturiente. «Ma mère est partout avec moi, jusque dans la salle de travail», écrit celle qui l’a perdue à 4ans et demi, et qui adresse son livre à sa fille, Anna, s’interrogeant sur la manière de devenir mère quand on a été privée de la sienne – sans avoir manqué ni d’amour ni de femmes dans son entourage, entre sa grand-mère paternelle et sa nounou auxquelles elle rend hommage à travers de beaux portraits. Elle vit d’ailleurs toujours près de ses grands-parents, qu’elle voit le plus possible.

Lire aussi «3 jours à Quiberon» : Romy Schneider, le mal de mère

Sarah Biasini a aujourd’hui 43ans, l’âge de Romy Schneider (dont elle n’écrit le prénom qu’une fois dans son texte) quand elle est morte, un an après l’épouvantable accident où l’actrice avait perdu son fils adolescent, David – et Sarah son frère. Mais c’est une autre coïncidence que l’âge qui l’a amenée à écrire La Beauté du ciel. Une coïncidence qui n’en est sans doute pas une: le 1ermai2017, la tombe de Romy Schneider a été retrouvée profanée, ce qui a amené Sarah Biasini à organiser une cérémonie s’apparentant à un deuxième enterrement, alors que, jugée trop petite, elle n’avait pas assisté au premier.

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