Les Diables Rouges ont partagé mercredi soir contre l'Ukraine (0-0), accédant aux huitièmes de finale de l'Euro 2024 de football, en Allemagne. On a débriefé la soirée en compagnie de Thomas Meunier.
"L'équipe est allée vers les supporters au coup de sifflet final. Le traitement était spécial donc les joueurs ont décidé de faire demi-tour. L’objectif restait une qualification. Il y a des choses à dire sur la manière de jouer et sur les occasions. Oui, tout n'était pas parfait.Personne n'était satisfait de la prestation dans son ensemble. Les Ukrainiens, ce ne sont pas des peintres. On peut dire qu'ils ont tout donné également. On a fait ce qu'on a pu. On ne joue pas un match pour viser un partageet finir deuxième du groupe. On a un groupe ambitieux, on visait la victoire. J’ai rarement vu autant de qualité et d’envie aux entrainements."
"La situation est frustrante, on espérait faire un petit peu mieux. J'aimerais aussi qu’on gagne 3-0 tous nos matches. Ce n’est pas toujourspossible. Les réactions de nos fans, c'était dommage etdisproportionné. On doit avoir un discours fédérateur, à l'image de la devise du pays : 'l’union fait la force'. Il faut quece soit constructif, on n’ira nulle part sinon. Ca nous plait de voir 10.000 supporters. Ce n’est pas dans l’intérêtcommun de créer des tensions. Il est nécessaire que tout le monde regarde dans la même direction. Les médias doivent faire en sorte que tout le monde soit dans le même bateau. La critique doit être productive. C'est parfois trop extrême. Il y a un juste milieu à trouver. Si c'est mauvais à la fin, les médias auront carte blanche. Il seraalors temps de faire le constat", a indiqué le défenseur belge.
"L’intention était d’aller vers les fans.On avait l'impression qu'on s'était fait sortir. Kevin De Bruyne, notre capitaine, a pris une décision, tout le monde l’a suivi. Le souci a débuté quand Romelu Lukakuest sorti et qu’il a été sifflé. Tu ne siffles pas le meilleur buteur de l'histoire de ton payscar il est moins bien dans un match. C'est injuste. Ce fait de match a été l'instigateur du mal-être entre les fans et les joueurs. Ca avait déjà débuté avec Youri Tielemans je pense."
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Et d'ajouter : "Je crois que Kevin le referait s’il voyait l’agitation que cela crée. Il n’a pas de filtre, il ne tourne pas autour du pot. Le capitaine prend une décision, on le suit. Ce n'était pas un choix irréfléchi de sa part. Je n’ai jamais vu un joueur manquer de respect aux supporters, je ne vois pas pourquoiça serait différent dans l’autre sens. Son choix était loin d’être une mauvaise décision."
"Ce n’est pas qu’on ne comprenait pas la réaction des fans, c’est surtout la disproportion qui était embêtante. Je voyais des gestes obscènes, des insultes. C’est allé trop loin et ce n’est que le début de la compétition. Ca m’a paru un peu fou. On n’a pas fêté la qualification comme si on avait gagné 3-0. Dans le vestiaire, on avait presque l’impression qu’on avait perdu le match. Je le répète : la réaction était compréhensible, mais disproportionnée. Personne ne veut une cassure entre les joueurs et les supporters. Il y avait beaucoup d'idées comme quoi il fallait être dans la colonne de droite. On est à un Euro, il n'y a plus de petites équipes. Je pense que les fans seront très heureux de nous voir obtenir un résultat contre la France. Est-ce qu'on va avoir droit à des excuses des supporters à ce moment-là ? Je ne pense pas. Je ne peux pas comprendre qu'une personne qui paie de l'argent pour un ticket et se tape douze heures de voiture ne puisse pas prendre du plaisir d'une autre manière qu'en sifflant l'équipe. C'est un peu irréfléchi je trouve. On ne peut pas réagir au feeling comme ça. On sera des héros si on bat les Français ? C'est trop opportuniste", a-t-il aussi précisé.
Le Diable Rouge de 32 ans a également donné des nouvelles suite à sa blessure :"Ca se passe bien. On a bien bossé à Anvers. On a repris sur des bonnes bases, les séances individuelles sont assez intenses. J’ai de bons espoirs d’intégrer l’entrainement collectif à la fin de cette semaine. Ca me plairait de faire partie du groupe pour aller à Düsseldorf lundi. Ce serait fantastique. Est-ce que j'ai douté ? Pour être franc, j’avais l’impression sur le terrain, face au Luxembourg, que c’était plus grave.Je me dis chanceux d'être ici en Allemagne avec le groupe. Quand tu te blesses durant la préparation d'un tournoi, c'est rarement bon signe.J'ai de la chance aussi car Domenico Tedesco a été patient avec moi. On aurait pu rappeler un autre joueur, ce qui n'aurait pas été illogique."
